Oiseau
Un oiseau est un animal tétrapode appartenant à l'embranchement des vertébrés. S'il existe près de 10 000 espèces d'oiseaux, particulièrement différentes tant par leur écologie que par leurs comportements, chacune d'elles présente un même ensemble...
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Définitions :
- Animal vertébré, à deux pattes et deux ailes, ovipare, homéotherme et au corps couvert de plumes. Il possède un bec corné et dépourvu de dents; Individu dont le comportement surprend par son extravagance.... (source : fr.wiktionary)
Un oiseau (ou classe des Aves) est un animal tétrapode appartenant à l'embranchement des vertébrés. S'il existe près de 10 000 espèces d'oiseaux, particulièrement différentes tant par leur écologie que par leurs comportements, chacune d'elles présente un même ensemble de caractéristiques évidentes servant aux regrouper. Celles-ci sont surtout leur bec, leurs plumes, leurs ailes et leur oviparité.
Les oiseaux sont surtout remarquables par la faculté de voler que possède la majorité d'entre eux, caractéristique spécifiquement rare chez les vertébrés. Ils peuplent l'ensemble des milieux, des glaces de l'Antarctique aux forêts équatoriales ainsi qu'aux déserts. Ce fait a été rendu envisageable grâce à des adaptations anatomiques, physiologiques et comportementales (en particulier le phénomène migratoire) variées.
Originellement, la langue française disposait, pour désigner les oiseaux, de noms génériques basés seulement sur la morphologie comme rapace, vautour, échassier, canard, perroquet, hirondelle, oie, cygne, etc. ou sur leur usage tels
Au contraire de la majorité des autres animaux, chacune des espèces d'oiseaux dispose d'un nom français normalisé unique délivré par la Commission mondiale des noms français des oiseaux.
Aspect général
Un oiseau est un animal à quatre membres, au corps couvert de plumes, avec un bec corné dépourvu de dents. Ses membres postérieurs sont des pattes et ses membres antérieurs des ailes permettant à la majorité d'entre eux de voler. Le type de vol et les performances que ces espèces peuvent réaliser sont particulièrement divers. Leur masse fluctue de quelques grammes pour les oiseaux-mouches à plus de 100 kg pour les autruches.
La morphologie des oiseaux est adaptée à leur habitat ainsi qu'à leur mode de vie. Les oiseaux vivant sur les plages ou dans les marais ont, par exemple, des longues pattes. De la forme du bec, tout observateur peut facilement déduire le régime alimentaire. De l'étude des ailes, il est aisé de déduire, par exemple, si l'oiseau peut voler. S'il est migrateur, ses ailes présentent une extrémité plutôt effilée ; des ailes à l'extrémité plus arrondie témoignent d'un caractère plus sédentaire.
La morphologie de la tête contient aussi de nombreux éléments spécifiques qui permettent d'identifier les espèces comme la présence d'une huppe, d'une crête, de caroncule, de vibrisse, de barbillon, de cire de bec.
Le plumage et sa couleur peuvent aussi être des moyens de reconnaître une espèce. Certaines possèdent d'étonnantes plumes décoratives comme les plumes de queues des pailles en queue, oiseaux-lyre ou celle des paons mâles.
Morphologie d'un Vanellus malabaricus | ||
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Les oiseaux n'ont pas d'organes sexuels externes. Les oreilles sont cachées sous le plumage et sans pavillon externe. Les plumes en forme d'oreille chez les hiboux ne sont pas utiles dans l'audition. |
Le plumage
Les oiseaux sont les seuls animaux à posséder des plumes, leur plumage est d'ailleurs un bon moyen de reconnaître une espèce.
Il existe de nombreuses sortes de plumes qui forment le plumage, qu'on distingue[1] :
- selon leur aspect :
- les filoplumes (situées sous les plumes ordinaires) ;
- le duvet;
- les vibrisses (raides et ressemblant à des poils) ;
- les plumes sensu stricto
- selon leur point d'attache :
Les plumages et les différentes sortes de plumes spécialisées qui les composent ont de nombreuses fonctions pour l'oiseau, la plus universelle étant l'isolation thermique, qui participe au maintien de la température interne de ces tétrapodes homéothermes. Pour certaines espèces, le plumage peut offrir une tenue de camouflage efficace. Pour d'autres, le plumage des mâles est utilisé dans les parades nuptiales ou est indispensable à la séduction. Ainsi, les juvéniles et les individus sexuellement immatures disposent le plus souvent d'un plumage spécifique qui évolue, le plus fréquemment graduellement, jusqu'à leur première saison de reproduction[2]. L'état du plumage permet d'autre part à une femelle de déterminer la santé d'un mâle. Enfin, pour bon nombre d'espèces, les plumes sont indispensables au vol. La forme de certaines plumes sert à savoir si l'espèce est capable de voler ou non.
Leur nombre fluctue de 1 000 pour un oiseau-mouche à plus de 25 000 pour un cygne. Les plumes représentent un poids important, chez les frégates il représente plus de 50% du poids total et chez les passereaux, environs le tiers[2]. À part chez les autruches, les toucans et les manchots, l'implantation des plumes n'est pas uniforme : elles poussent sur des surfaces déterminées (ptérylies) ; les zones nues sont nommées aptéries[1].
Le bec
Chez les oiseaux, mâchoires et mandibules, dépourvues de dents, sont recouvertes de la rhampothèque, gaine constituée d'une ou plusieurs lames de corne. La corne repousse au fur et à mesure de son usure.
La forme du bec est fréquemment adaptée au régime alimentaire de l'oiseau : le bec sera ainsi le plus souvent crochu et robuste chez les rapaces, massif et conique chez les granivores, fin chez insectivores, allongé et sensible chez les espèces qui fouillent dans les sédiments, etc.
La base du bec et les narines sont quelquefois protégées par une zone molle et nue, fréquemment colorée, nommée cire[1].
Les pattes
Les deux pattes sont recouvertes d'écailles ou scutelles, dont la couleur fluctue selon les espèces, et présentent des doigts pourvus de griffes. La disposition des doigts des pattes est particulièrement variable selon les groupes aviens.
- L'arrangement anisodactyle (trois doigts vers l'avant et un en arrière) est le plus commun chez les oiseaux et se retrouve tel quel chez leurs ancêtres théropodes, caractérisés par leurs quatre doigts. C'est le cas de la majorité des oiseaux chanteurs, des oiseaux qui doivent se percher et des rapaces.
- L'arrangement syndactyle correspond à une fusion partielle du quatrième et troisième doigt comme chez le Martin-pêcheur d'Amérique et caractérise les Coraciiformes.
- L'arrangement zygodactyle (du grec ζυγον, «joug») correspond à une migration des doigts, c'est le plus commun des arrangements pour les espèces arboricoles et surtout celles qui grimpent le long des troncs comme les Picinæ, les Sittidæ et Psittaciformes.
- L'arrangement hétérodactyle ressemble au précédent sauf que les doigts 3 et 4 se dirigent en avant et les chiffres 1 et 2 se dirigent en arrière. Cette configuration ne se retrouve que dans les Trogonidæ.
- Les pamprodactyles possèdent quatre orteils vers l'avant, c'est une caractéristique des Apodidæ.
- La trydactylie est rare et se retrouve dans des espèces particulièrement différentes comme la mouette tridactyle ou le pic tridactyle.
- La didactylie se retrouve chez les paléognathes comme l'autruche.
En outre, certains oiseaux possèdent une palmure entre leurs doigts comme les sarcelles, les mouettes et les oies. Les espèces anisodactyles dont les quatre doigts sont reliés par une membrane comme les fous, les cormorans ou les pélicans sont dites totipalmidés. D'autre espèces ont une palmure lobées comme chez les grèbes et les foulques, ou semi-palmées comme chez les avocettes, les sternes, et les guifettes et non palmées comme chez les martins-pêcheurs, grues, engoulevents, perdrix, rapaces[3].
La forme des pattes dépend principalement du mode de vie de l'oiseau et de son régime alimentaire. Ainsi, les rapaces disposent de serres, les oiseaux aquatiques de pattes palmées ou lobées. Les oiseaux coureurs, telle l'autruche, sont didactyles.
La plupart des espèces possèdent un éperon, ou ergot, sur leurs pattes.
Anatomie
Certaines caractéristiques anatomiques des oiseaux rappellent celles des reptiles ou celles des mammifères. Ils sont homéothermes et ovipares. L'anatomie des oiseaux montre énormément d'adaptations inhabituelles dans le règne animal, dont un grand nombre a pour but de favoriser le vol ; ces adaptations existent même chez les espèces d'oiseaux qui ne savent pas voler.
Les adaptations anatomiques pour le vol se retrouvent bien entendu dans la morphologie du squelette de l'oiseau mais également dans celle de ses os.
Plusieurs d'entre eux sont creux et fusionnent avec les sacs aériens qui sont des organes du dispositif respiratoire[4]. En réalité, le squelette des oiseaux est particulièrement léger (environ 15 % du poids total de l'oiseau). Le dispositif respiratoire des oiseaux est un des plus complexes et des plus performants du règne animal[5]. À la base de la trachée se trouve l'organe vocal des oiseaux, le syrinx.
Les ailes sont aussi une adaptation au vol, mais comme le précise la théorie de l'évolution, l'aile a précédé le vol. La transformation du membre antérieur en aile s'est accompagnée d'une réduction du nombre d'os, au niveau des phalanges, du nombre de doigts, du carpe et du métacarpe.
On note aussi diverses adaptations au niveau de la colonne vertébrale dont les vertèbres de la région cervicale qui permettent une importante flexion ou rotation du cou pour énormément d'oiseaux ; par contre la flexion dans la partie postérieure du corps est particulièrement limitée à cause de la fusion de certaines vertèbres (pygostyle et synsacrum). Chez les oiseaux qui volent, le sternum, particulièrement développé, porte une crête médiane nommée bréchet, permettant de l'insertion des muscles du vol (muscles pectoraux).
Tous les oiseaux, même ceux qui ne volent pas, possèdent une furcula, c'est-à-dire les deux clavicules soudées.
Le squelette est aussi simplifié au niveau des membres postérieurs : le péroné, particulièrement réduit, est soudé au tibia ; les os du tarse se sont soudés pour certains avec le tibia (formant le tibio-tarse) et pour d'autres avec le métatarse (formant ainsi le tarso-métatarse).
L'anatomie de leur dispositif digestif répond à l'obligation de satisfaire à un métabolisme élevé[6], le vol étant un moyen de locomotion gourmand en énergie.
Comme les reptiles, les oiseaux sont pourvus d'un cloaque et comme eux, les oiseaux sont essentiellement uricotéliques, excrétant de l'acide urique et des urates et non pas amino-uréolétique (excrétion d'une combinaison d'ammoniaque et d'urée). Parmi les excréments, on trouve de la créatine tandis que les mammifères éliminent de la créatinine.
Si comme pour les mammifères et les crocodiliens, leur cœur possède quatre chambres, c'est cependant la crosse aortique de droite qui persiste tandis que c'est celle de gauche chez les mammifères. De plus, les érythrocytes aviens possèdent des noyaux[5], [7].
Le dispositif nerveux est , en moyenne, légèrement plus volumineux que celui des reptiles mais moins que celui des mammifères. Sauf exception, l'aire visuelle est spécifiquement développée ce qui témoigne des performances visuelles uniques et l'aire olfactive est réduite sauf pour certaines espèces comme les vautours ou les kiwis[8]. La taille de leur télencéphale et de leur cervelet leur rend envisageable des vocalises surprenantes et des capacités d'apprentissage et d'abstraction assez élevées chez certaines espèces. L'œil est chez les oiseaux un organe particulièrement complexe. Les organes internes du sens de l'équilibre (canaux semi-circulaires) et de l'audition (cochlée) sont bien plus développés que ceux des reptiles.
L'appareil reproducteur des oiseaux est comparable à celui des reptiles ovipares.
Certaines adaptions anatomiques peuvent dépendre du mode de vie, comme par exemple celles liées à l'alimentation, ce qui est particulièrement aisément observable au niveau des becs et des dispositifs digestifs. Elles peuvent aussi être liées à la latitude où ils vivent et par conséquent à l'adaptation au froid ; par exemple chez les oiseaux nordiques, la circulation est à contre-courant dans les pattes, de façon à diminuer les pertes de chaleur[5]. Certaines de ces adaptations sont temporaires : par exemple certains oiseaux migrateurs ont la capacité de diminuer la taille de leurs viscères avant la migration[9].
Biologie de l'oiseau
Alimentation
Les régimes alimentaires autant que les stratégies pour se nourrir sont particulièrement variées. Certaines espèces peuvent être opportunistes comme les charognards, ou peuvent trouver leur nourriture dans des lieux spécifiques comme les nectarivores ou frugivores. Les oiseaux peuvent aussi être herbivores, granivores, ou prédateurs comme les carnivores, insectivores, piscivores, planctonivores, ou alors cleptoparasites. Le Géospize à bec pointu est même réputé pour être hématophage. Certaines espèces (Grand cormoran, Spatule blanche, etc. ) peuvent chasser ou pêcher en groupe… De nombreux oiseaux sont généralistes ; les autres espèces, dites spécialistes, occupent des niches écologiques spécifiques[10] et ne consomment qu'un seul type de nourriture, ou tout au moins un nombre particulièrement limité.
Le métabolisme élevé des oiseaux les oblige à consommer de grandes quantités d'énergie. Ainsi, la masse fraîche de nourriture avalée chaque jour peut équivaloir jusqu'à à peu près 40 % de la masse corporelle chez les grives, près de 100 % chez les hirondelles, pouillots, roitelets et troglodytes et 200 % chez les colibris[11]. La résistance au jeûne est de fait le plus souvent faible, par exemple 24 h ou moins chez les hirondelles et le martinet noir, mais peut atteindre plusieurs jours, ou alors plusieurs semaines chez les rapaces diurnes[11].
Comme ils n'ont pas de dents, les oiseaux avalent fréquemment leurs aliments entiers, mais ces derniers peuvent être écrasés à l'aide du bec, ou dépecés, plumés, déchiquetés, décortiqués, selon les espèces reconnues et la nature de l'aliment. Les aliments seront broyés dans le gésier. Le dispositif digestif spécifique des oiseaux les rend assez sensibles aux toxines alimentaires.
Homéothermie
Les oiseaux sont des animaux homéothermes, c'est-à-dire que leur température interne est tenue constante, quelque soit la température extérieure. Leur métabolisme élevé et leur plumage participent à cette régulation ; la température interne moyenne des oiseaux est assez élevée (en général entre 40 et 42°C).
Génétique
Le dispositif de détermination sexuelle est de type WZ/ZZ[12]. Dans le dispositif WZ de détermination sexuelle, les femelles ont deux chromosomes sexuels de types différents (WZ), tandis que les mâles ont deux chromosomes sexuels de même type (ZZ). Cependant le schéma général de détermination des sexes est mal connu et particulièrement différent de celui observé chez les mammifères[12].
Le génome des oiseaux est original sur plusieurs points, la taille physique du génome est faible parmi les vertébrés et de 2 à 8 fois plus courte que chez les mammifères[13]. Le génome est assez homogène avec 60 à 75% de séquences uniques[13]. La gamme de variations du nombre diploïde est assez étendue : de 40 pour l'œdicnème criard (Burhinus œdicnemus) à 138 pour le martin-pêcheur (Alcedo atthis) [13] avec une distribution de type gaussien avec un maximum vers 85.
Une des caractéristiques génétiques majeure et originale du génome avien est l'hétérogénéité de tailles des chromosomes. Le rapport entre le plus court et le plus long chromosome est de 1 pour 35 chez la poule domestique et de 1 à 15 chez les Accipitridæ[14]. Les microchromosomes des caryotypes classiques d'oiseaux, au contraire de ce qui était supposé dans les premières études cytogénétiques, forment des éléments majeurs du génome[15].
Les éleveurs d'oiseaux sont spécifiquement attentifs à la génétique de leurs oiseaux pour essayer de faire exprimer certains allèles visibles qui augmentent la valeur de ceux-ci. Cette pratique est courante pour de nombreux passereaux exotiques et les Psittacidæ chez qui les éleveurs sélectionnent des couleurs insolites, c'est par exemple le cas de l'Inséparable rosegorge[16].
La génétique s'avère principale pour déterminer leur phylogénie précise et par conséquent de comprendre leur évolution. La nouvelle taxonomie dite de Sibley-Ahlquist est fondée sur les données résultantes des études utilisant les techniques d'hybridation de l'ADN.
Rythmes biologiques
La vie des oiseaux s'organise selon plusieurs rythmes biologiques. Le plus commun aux vertébrés est le rythme circadien. La majorité des oiseaux sont diurnes, mais quelques oiseaux, comme la majorité des hiboux et des Caprimulgidæ, mais aussi de nombreuses chouettes sont nocturnes ou crépusculaires. D'autres espèces, comme la majorité des limicoles, suivent un rythme de vie basée sur la marée[17].
Les oiseaux à cause de l'existence des saisons suivent aussi un rythme circannuel. Les oiseaux qui migrent sur de longues distances subissent le plus souvent des changements anatomiques ou comportementaux (comme par exemple le Zugunruhe) ou une mue pour préparer ce voyage. Suivant les saisons, certaines espèces peuvent aussi effectuer des migrations journalières, altitudinales par exemple, ou pour se rendre sur des zones de nourrissage.
Les rythmes circadiens et saisonniers semblent liés à la durée du jour. Les cycles de reproduction sont annuels, plusieurs nidifications pouvant avoir lieu dans une saison pour certaines espèces spécifiquement prolifiques.
Sommeil
L'activité journalière de l'essentiel des oiseaux comporte des périodes de repos et des périodes courtes de sommeil. Cette période est nommée sommeil vigilant, les oiseaux ouvrent souvent les yeux et observent les alentours pour permettre la fuite en cas de menace[18]. Le sommeil des oiseaux présente une phase de sommeil paradoxal courte qu'on estime en moyenne à moins d'une minute[19], même si les Spheniscidæ, qui détiennent un record dans la classe, capitalisent jusqu'à 80 minutes de sommeil paradoxal par jour[19]. Certaines espèces, comme les albatros ou les martinets, sont connues pouvoir dormir en volant[19], [20] ou sont capables de rester plusieurs jours sans dormir. Il n'existe cependant pas de preuve expérimentale.
Le comportement associé au sommeil est particulièrement différent selon les familles d'oiseaux. Énormément d'espèces sont capables de faire diminuer la température de leur corps[21], ou alors même d'entrer en torpeur comme les Trochilidæ[22] alors que l'engoulevent de Nuttall hiberne[23]. Les Anserinæ sont les seuls oiseaux connus chez qui s'observe une perte de tonus musculaire. L'état de sommeil est particulièrement reconnaissable chez ces espèces qui réfugient leur bec sous une aile et fréquemment ne posent qu'une seule de leurs pattes au sol[24]. Énormément d'espèces nicheuses au sol, comme les Phasianinæ, se réfugient en hauteur à l'abri des prédateurs, parfois en commun, pour dormir alors que quelques perroquets du genre Loriculus se perchent tête en bas[25]. De nombreuses espèces présentent une insertion spécifique des tendons des muscles des doigts, de sorte que quand ils sont posés sur une branche, la flexion des doigts est automatique ; ceci leur permettrait de dormir perchés sans tomber de l'arbre[1].
Le renouvellement du plumage
Le plumage est régulièrement renouvelé, au minimum une fois par an[2], au cours de la mue. Suivant les espèces, celle-ci peut avoir plusieurs rôles. Elle autorise certaines espèces de changer de couleurs de plumage, autant pour la reproduction que pour se camoufler, mais également de permettre une meilleure couverture thermique. Elle peut aussi précéder une migration. Les oiseaux réalisent aussi une mue pour passer du plumage juvénile au plumage adulte.
En dehors de la mue, avant de nicher, les femelles de nombreuses espèces perdent le duvet localisé sous leur ventre. Sous la peau, à cet lieu précis alors dénudé qu'on nomme plaque incubatrice, se trouvent de nombreux vaisseaux sanguins. Les œufs pourront ainsi être en contact plus étroit avec la peau réchauffée par les vaisseaux sanguins : ceci facilite une bonne incubation[26].
La perte de plumes, tout comme l'absence de mue, peut être aussi le signal d'une maladie.
La migration
La migration est un déplacement régulier, d'annuel à journalier, observé chez de particulièrement nombreuses espèces d'oiseaux. Ces déplacement peuvent prendre des formes particulièrement différentes selon les espèces et induisent d'autres comportements, alimentaires par exemple, particulièrement spécifiques. C'est un effort important pour bon nombre d'oiseaux qui en meurent. Bien connues des hommes, ces migrations sont attendues par les chasseurs, craintes par les gestionnaires d'aérodrome et certains aspects confondent toujours les scientifiques, qui cherchent toujours à comprendre comment font les oiseaux pour parvenir à leur destination.
Ces déplacements sont une manière pour les espèces migratrices d'échapper à un changement d'habitat ou une baisse de disponibilité de nourriture liée aux rigueurs d'un climat défavorable, mais peuvent aussi s'interpréter comme une maximisation des chances de reproduction.
Activités de confort
Les oiseaux utilisent une partie de leur temps dans des activités dites de confort. Selon certains auteurs, ils consacrent 9, 2 % de leur période active à cela[27].
Une des activités de confort les plus courantes est le lissage de leurs plumes avec les secrétions cireuses de leur glande uropygienne. L'utilité de cette pratique est discutée mais il semble que cette cire agit sur la flexibilité des plumes, et aussi comme un agent antimicrobien qui inhibe la croissance de bactéries dégradant les plumes[28]. Plus de 250 espèces complètent ces sécrétions avec de l'acide formique tirées de fourmis[29]. Les séances de toilettage peuvent être mutuelles.
De nombreux oiseaux aiment aussi se baigner dans de l'eau et certains (surtout les phasianidæ et les moineaux) dans la terre ou la poussière.
Longévité de l'oiseau
La durée de vie des oiseaux est particulièrement variable selon les espèces, elle peut être de trois ou quatre ans pour certains passereaux à plus de 50 pour les albatros et puffins, et même plus de 60 ans pour certaines espèces rares comme le kakapo. Au sein d'une même espèce, les mues dépendent des saisons, mais également de l'âge des oiseaux et de l'état général de ceux-ci, ainsi la bonne connaissance de ce phénomène sert à déduire l'âge de nombreux oiseaux sauvages[30]. La pneumatisation du squelette est une autre caractéristique utilisée pour estimer de l'âge des oiseaux.
Les parasites les plus courants chez les oiseaux appartiennent aux groupes des acariens, des poux aviaires et des vers. D'autres parasites microscopiques, comme certains protozoaires, provoquent des maladies.
Au moins 2 500 espèces d'acariens réparties dans 40 familles[31] vivent en relation étroite avec les oiseaux, occupant leurs nids, leurs plumes, ou même leur bec comme certains acariens d'oiseaux-mouches. Ces acariens peuvent avoir une relation simplement phorétique ou peuvent perturber leurs hôtes en provoquant des démangeaisons, mais peuvent aussi être des parasites comme les Dermanyssus et Ornithonyssus . L'ensemble des espèces d'oiseaux sont concernées, même les manchots[31] possèdent des tiques. Le mode de vie d'une tique d'oiseau dépend évidemment de son espèce ; cependant, la larve vit le plus fréquemment seulement dans le nid. Ces acariens ont des cycles de reproduction courts et sont capables de pulluler particulièrement rapidement. Certains acariens se nourrissent de peaux mortes, d'autres, comme chez les oiseaux-mouches, se font transporter de fleur en fleur et s'y nourrissent de nectar. Dans les nids, on a même découvert des tiques naines parasites de tiques aviaires[31].
Un nombre trop important de tiques peut nuire à la couvée et même à la vie du poussin[31]. Pourtant, certaines études pourraient suggérer que ce commensalisme n'est pas seulement défavorable aux oiseaux[31]. Il existe de nombreuses études sur ce sujet complexe des interactions entre les acariens et les oiseaux, énormément de facteurs entrant en ligne de compte. Il n'est pas facile d'établir des règles simples.
Les mallophages (dont les Ischnocera) sont des insectes aussi nommés «poux broyeurs». Ils sont le plus fréquemment inféodés à une espèce précise d'oiseau.
Plusieurs espèces de plathelminthes, dont des cestodes ou trématodes, peuvent infecter les oiseaux qui peuvent les transporter d'un continent à l'autre. Par exemples, les oiseaux de mer en mangeant des coques, facilitent un parasitisme à trématodes (genre Meiogymnophalus, Himasthla, etc. ) qui pourra ensuite atteindre plusieurs espèces d'hôtes, oiseaux ou mollusques[32].
Maladies aviaires
Les oiseaux peuvent jouer un rôle important vis-à-vis des humains en étant vecteurs de maladies en les propageant sur des longues distances comme l'ornithose, la salmonellose, le campylobactériose, la mycobactériose (tuberculose aviaire), la grippe aviaire, la lambliase, et la cryptosporidiose[33]. Par conséquent, ces zoonoses sont étudiées et leur propagation soigneusement observée. Du fait aussi de l'importance économique des élevages de volaille, les découvertes de foyers de maladies aviaires peuvent amener les autorités locales à prendre des mesures radicales vis-à-vis de ces élevages. Ainsi en septembre 2007, 205 000 volailles ont été détruites en Bavière[34], 160 000 volailles au Bangladesh en février 2008[35] suite à la découverte de souche de la grippe aviaire, etc. Certaines maladies peuvent être plus spécifiques à un ordre comme la maladie de Pacheco pour les Psittaciformes.
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Les sens des oiseaux ne doivent pas différer principalement des mammifères, mais pour certains restent mystérieux : on ne sait pas particulièrement bien, par exemple, comment les oiseaux parviennent à se repérer lors de leur migration.
En revanche, on sait que leur vision est remarquable ; ils sont par exemple capables de percevoir les ultraviolets[36]. Les rapaces surtout ont une acuité visuelle importante, deux à trois fois meilleure que celle de l'être humain[36] ; la fovéa d'une buse variable possède à peu près 100 000 cônes par mm², contre 20 000 chez l'homme[11], soit 5 fois plus. Les yeux des oiseaux sont particulièrement volumineux ; ceux de l'étourneau, par exemple, ont une masse correspondant à 15 % de la masse crânienne (à titre de comparaison, ils ne représentent que 1 % de la masse crânienne chez l'homme) [11]. Les oiseaux possèdent une membrane nictitante, ainsi qu'un organe interne, localisé dans l'humeur vitrée, nommé peigne, au rôle mal défini. Certaines espèces diurnes possèdent deux fovéas au lieu d'une (par exemple : les hirondelles, sternes, martinets, faucons, colibris... ) [11]. Les oiseaux nocturnes ont le plus souvent un champ visuel restreint, mais une grande mobilité de la tête (qui peut tourner sur quelquefois plus de 250°) [11]
À de rares exceptions près (Kiwi, Vautour pape[11]), l'olfaction est , chez les oiseaux, reconnue comme peu performante, ou alors absente. Certaines études[37], [38] tendent cependant à montrer que les oiseaux de mer de la famille des Procellariidæ sont capables de repérer leurs proies, surtout l'odeur de l'huile de poisson, à l'odorat.
Bien que les oiseaux n'aient pas de pavillon auriculaire, leur ouïe est développée, en particulier chez certaines espèces comme les Strigidæ, chez qui elle est suffisante pour localiser une proie dans l'obscurité complète[36]. Cependant l'absence de pavillon les oblige à effectuer des rotations de la tête pour percevoir les sons provenant de différentes directions. Les Salanganes ou le Guacharo des cavernes sont capables, grâce à leur ouïe performante couplée à leurs cris, de se déplacer par écholocation. Contrairement aux Mammifères, l'oreille moyenne des oiseaux ne présente qu'un seul osselet, la columelle. Au niveau de l'oreille interne, la cochlée n'est pas en colimaçon, mais droite[11].
Les papilles gustatives ne se trouvent pas sur l'extrémité de la langue, mais sur le fond de langue et dans la gorge ; en outre elles sont peu nombreuses (200 pour un Anatinæ contre 9000 pour un humain) mais d'autres mécanismes pourraient être mis œuvre pour le goût. Ainsi le sens du toucher (surtout au niveau du bec), pour énormément d'oiseaux, semble intervenir lors de la recherche de nourriture.
Le sens du toucher est conféré aux oiseaux par divers corpuscules : les corpuscules encapsulés de Merkel (au niveau de la peau ainsi qu'au sein de la bouche) et de Grandry (au niveau du palais) participent à la sensibilité tactile générale ; ils seraient les correspondants des corpuscules de Meissner des Mammifères[39]. Les corpuscules de Herbst (qui coorespondraient aux corpuscules de Pacini des Mammifères[39]) seraient davantage sensibles aux vibrations : ils sont spécifiquement nombreux sur le bec et les pattes, en particulier chez des espèces qui doivent trouver leur nourriture «à tâtons» : langue des Picinæ, becs des Anatidæ (oies, canards) et de nombreux Scolopacidæ (bécasses, bécassines et bécasseaux), mais également bourrelets colorés qui bordent le bec des oisillons de nombreux passereaux et Picinæ[11].
Les oiseaux possèdent plusieurs organes d'équilibre indépendants, l'oreille interne comme chez les mammifères, et un organe localisé dans le bassin.
Un des sens les plus mystérieux est la détection du champ magnétique terrestre, l'organe qui le détecterait serait localisé dans le bec ou près des yeux[36]. Ce sens a été pour la première fois démontré expérimentalement en 1967 par Wolfgang Wiltschko sur des rouges-gorges.
Intelligence
Quoiqu'«avoir une cervelle d'oiseau» veut dire ne pas avoir une grande intelligence dans plusieurs cultures, certaines espèces d'oiseaux font preuve de capacités cognitives assez élevées. Les Corvidæ sont connus être les plus intelligents des oiseaux[40] ; les Psittacidæ sont aussi capables de performances remarquables, mais avec énormément d'inégalités selon les espèces. D'autre part, il est complexe de définir le terme «intelligence» et aussi de distinguer ce qui est membre du domaine de l'inné ou du domaine de l'acquis, et par conséquent d'évaluer leur capacité de raisonnement.
Les oiseaux sont capables d'apprendre, on sait par exemple que les petits coucous apprennent le chant de leurs parents adoptifs ou que les corbeaux font leur apprentissage en imitant leurs identiques[41].
Les plus communes de leurs capacités sont sans doute leur représentation spatiale (qui leur sert à s'orienter, de retrouver une source de nourriture ou de construire des nids particulièrement élaborés) et leurs capacités de communication.
Une des capacités les plus étonnantes est l'aptitude assez répandue[42] à se servir d'objet comme outil. Le Corbeau calédonien, par exemple, est capable de se servir d'un bâton pour déloger les insectes dont il se nourrit.
Certains oiseaux sont même capables de compter, comme les Psittacidæ, qui sont aussi connus pour non seulement reproduire la voix humaine, mais également comprendre ce qu'ils disent et utiliser leur vocabulaire à bon escient.
On a aussi observé des oiseaux capables de se soigner, par exemple en ingérant de l'argile conçue pour combattre les effets néfastes des toxines alimentaires[43].
Certaines facultés sont quasiment uniques, le Guêpier d'Orient est capable de se «mettre à la place» de son prédateur, sous-entendu d'extrapoler ce que le prédateur peut voir ou non, faculté partagée seulement par les Hominidæ[44].
Les déplacements
La plupart des oiseaux sont capables de voler, c'est-à-dire de se déplacer dans les airs; il n'existe qu'une soixantaine d'espèces d'oiseaux coureurs, qui en sont incapables[45]. On estime que l'ensemble des ancêtres des oiseaux modernes étaient capables de voler. La perte de cette aptitude, fréquemment dans des lieux isolés, pourrait être due à l'absence de prédateur[45] (comme pour le Dronte), ou à la faiblesse des ressources alimentaires rendant périlleux les efforts consommateurs en énergie que nécessite le vol[46] ou encore à une adaptation extrême.
Il existe plusieurs techniques de vol, la forme des ailes témoigne du type de vol auquel chaque espèce est adaptée, l'étude de la longueur des os du bras permet même d'être plus précis.
Certaines espèces comme les Spheniscidæ (dont les manchots), les petits pingouins, les puffins et les cincles «volent» sous l'eau pour s'y déplacer[47].
Les autres oiseaux coureurs disposent généralement d'os de pattes plus robustes et une absence de bréchet. Une étude attentive du squelette sert à savoir si un oiseau peut voler ou pas, ces connaissances sont utilisées pour l'étude des fossiles d'espèces disparues.
Le degré de sociabilité fluctue selon les espèces et les saisons. La majorité des espèces sont , à une période de leur vie au moins, sociables, même si les différences de comportement entre espèces sont particulièrement importantes. Les oiseaux utilisent, dans ce cadre, plusieurs moyens de communication. Quoique leur plumage en soit un, ils utilisent en particulier différents signaux visuels constitués de divers mouvements. Ils peuvent aussi émettre des vocalisations ou d'autres types de sons. La complexité de ces signaux est maximale lors des parades nuptiales et forme un des moyens de communication les plus codifiés du règne animal.
Les relations sont essentiellement de trois types :
- Relations parentales ;
- Relations mâle-femelle et concurrence entre mâles ;
- Relations interspécifiques (plusieurs types de commensalismes, en particulier alimentaires, sont connus de la part d'oiseaux, vis à vis d'autres espèces mais également le cleptoparasitisme et le parasitisme des nids).
95% des espèces d'oiseaux sont monogames. Dans un certain nombre de cas (en particulier chez les grandes espèces à longue durée de vie), ces couples sont constitués pour la vie. Les grues du Japon sont même symboles de fidélité en Extrême-Orient. D'autres espèces ne sont monogames que pour l'année, on parle de monogamie en série. Parmi les espèces monogames strictes, nombreuses sont celles chez qui la copulation avec d'autres partenaires peut intervenir, selon les circonstances[48]. Dans ces cas, on observe des comportements collaboratifs du père génétique avec le couple[49]. Pour certaines espèces, la monogamie est davantage liée à l'adoption du même territoire qu'à une véritable monogamie[50]. La polygynie se retrouve chez 2% des espèces, la polyandrie ou la polygynandrie chez moins de 1% pour chaque. Chez les Anatidæ par exemple, le «viol» est aussi pratiqué[51].
Si les mâles aident les femelles dans l'élevage des petits pour énormément d'espèces, ceci n'est pas systématique, mais ce comportement est bien plus courant chez les oiseaux que chez les autres classes de vertébrés. La présence des mâles est par conséquent fréquemment indispensable à l'incubation et/ou à l'élevage des oisillons, et occasionnellementles femelles n'y participent pas (cas des phalaropes). Chez certaines espèces, les tâches sont strictement divisées : incubation, défense du nid, nourrissage des petits[52]...
L'appariement
Les femelles sont sensibles à de nombreux critères et mettent les mâles en concurrence[53], quoique chez les Phalaropes, ce sont les mâles qui choisissent les femelles[54].
Un des critères principaux est la qualité du territoire proposé par le mâle, cela peut correspondre à quelques cailloux pour un manchot, à un nid particulièrement très élaboré, ou un vaste territoire pour les espèces de rapaces solitaires. Le mâle peut aussi se valoriser par des vocalisations, des signaux visuels particulièrement très élaborés et codifiés, ou alors des combats. La santé du mâle peut aussi être évaluée par la couleur des plumes. Chez certaines espèces peu territoriales, ces parades sont faites par des groupes de mâles sur une petite surface nommée aire de parade. Le cas le plus connu est celui du combattant varié.
L'élevage des jeunes
Après la fécondation, sauf exception comme par exemple chez le guillemot de Troïl qui pose son œuf sur la roche nue, la femelle pond dans un nid. Ce nid a des dimensions et une composition variable selon les espèces.
La ponte comprend un nombre d'œufs qui fluctue selon les espèces de 1 (par exemple chez les Procellariidés ou les grands rapaces) jusqu'à des pontes records de 20 chez la perdrix[55]. Un nombre important d'œufs dans un même nid peut être occasionné par la ponte de plusieurs femelles : ce phénomène est régulier chez l'Autruche et occasionnel chez de nombreuses espèces comme le Tadorne de Belon et le Canard colvert chez les anatidæ.
Ces œufs possèdent une coquille dure, composée en particulier de carbonate de calcium, de couleur propre à chaque espèce. Leur dimension est variable, mais aussi leur masse qui fluctue d'un minimum de 0, 027 g chez le Colibri jusqu'à un record de 2 350 g chez l'Autruche[56].
L'embryon, pour se développer, doit être tenu à une température constante. La majorité des oiseaux incubent leur (s) œuf (s) en le (s) couvant. Cette pratique peut être gourmande en énergie[57] et a une durée variable (de 9 à 10 jours chez le Gros-bec à un maximum de 82 jours chez l'Albatros hurleur[58]).
Pour certaines espèces dites précoces ou nidifuges, les oisillons sont capables immédiatement de suivre leurs parents, le cas extrême étant celui des Mégapodes où les petits sont totalement indépendants[59] ou celui des oisillons du guillemot à cou blanc qui abandonnent le nid la nuit après leur éclosion, en suivant les appels des parents vers la mer, où ils sont élevés loin des prédateurs terrestres[60].
A contrario, chez les espèces dites nidicoles comme les Ardeidæ, les poussins naissent aveugles et sans plumes. C'est la Frégate du Pacifique qui détient le record de durée de dépendance avec un poussin qui n'acquiert son plumage qu'au bout de six mois et qui est nourri par ses parents durant quatorze mois[61]. Les efforts que doivent faire les parents pour les nourrir sont par conséquent aussi particulièrement différents selon les espèces.
Chez certaines espèces, le couple se fait aider par un autre membre de l'espèce[62]. Ce phénomène est spécifiquement présent chez les espèces de corvidés mais il a été aussi observé chez des espèces aussi diverses que le Xénique grimpeur, le Milan royal ou la Pie australienne. Les jeunes de la couvée précédente participent régulièrement au nourrissage des poussins de la nichée suivante chez la Poule d'eau.
Durant les quelques heures qui suivent l'éclosion, l'objet animé que l'oisillon voit, est reconnu par lui comme son parent. Ce comportement, en particulier fort chez les oiseaux, se nomme l'imprégnation.
Relations sociales
La majeure partie des espèces sont sociables, elles peuvent l'être toute l'année comme le corbeau freux, les sternes, les goélands ou sur une période restreinte de l'année comme les bécasseaux. Dans ce dernier cas, les regroupements peuvent avoir un objectif précis comme la migration ou la nidification. Certaines espèces vivent en groupe pluri-spécifiques, d'autres en groupe de la même espèce. Quand elles sont grégaires, elles font preuve de comportements sociaux ou collectifs qui peuvent être particulièrement complexes comme la chasse en groupe, la constitution d'hiérarchie, la coopération filiale dans l'élevage des jeunes, la présence de guetteurs (bernache du Canada) [63], la constitution de nuées ou volées mono ou pluri-spécifiques, ou tout simplement la constitution de colonies.
Ces comportements sont complémentaires au besoin de territorialité; ainsi les adultes de certaines espèces vivant en colonie deviennent particulièrement agressifs vis-à-vis de tout intrus en deçà d'une distance minimale de leur nid (fou de Bassan) correspondant le plus fréquemment à la distance que peut atteindre le couveur avec son bec sans quitter le nid.
Certains oiseaux sont cleptoparasites, autrement dit qu'ils se nourrissent, au moins en partie, de proies dérobées à d'autres espèces. Il s'agit surtout des Labbes et de certaines espèces de Laridés[64], [65], mais la plupart d'espèces sont concernées[66], surtout des rapaces et des limicoles[67].
Certaines espèces d'oiseaux pondent volontairement dans le nid d'autres oiseaux, de la même espèce ou non. Ce parasitisme de couvée existe sous deux formes, certaines espèces sont obligées d'utiliser cette méthode car elles sont incapables d'élever leurs propres jeunes, et d'autres n'utilisent cette méthode que ponctuellement, comme pour certains Phæthornithinæ[68]. Il existe à peu près une centaine d'espèce parmi les Cuculidæ, Indicatoridæ, Icterinæ, Estrildidæ, Anatidæ qui sont des parasites obligatoires[69] et les oisillons de la majorité d'entre eux tuent les petits des espèces parasitées et sont nourris par leur hôtes.
Les femelles de coucou gris, par exemple, pondent un œuf directement dans le nid de différentes espèces de passereaux et ceux-ci l'élèvent fréquemment au dépens de leur propre couvée. Ce coucou apprend même le chant de ses parents adoptifs. Le coucou geai parasite presque exclusivement la pie bavarde. Ce comportement existe aussi chez plusieurs canards comme la nette rousse qui pond le plus souvent dans son propre nid mais dépose aussi souvent des œufs dans les nids d'autres espèces apparentées, surtout le fuligule morillon[70], [71], [72].
Ce type de parasitisme, même chez la fuligule à dos blanc de la part de la fuligule à tête rouge où l'objectif du parasitisme se limite à l'utilisation du nid, peut avoir un effet négatif significatif à plus ou moins long terme, même dans le cas où les poussins supplémentaires ne tuent pas ou ne concurrencent pas alimentairement les poussins de la portée[73].
Prédation
Les oiseaux adultes des plus grandes espèces ont peu de prédateurs exception faite des hommes, d'autres espèces d'oiseaux mais également des félins, mustelinæ et de certains viverridæ.
D'autres espèces d'oiseaux comme le Xénique de Stephen ont disparu ou sont gravement menacées par la prédation d'animaux domestiques comme le chat. Mais ce sont les œufs et les oisillons qui sont les plus vulnérables et qui subissent une prédation importante.
Certains oiseaux sécrètent des composants chimiques contre leurs prédateurs, par exemples les Procellariiformes sont capables d'éjecter une graisse d'odeur désagréable[74]. La peau et les plumes de quelques espèces de Pitohui de Nouvelle-Guinée contiennent une puissante neurotoxine[75].
Commensalisme des oiseaux
Certains oiseaux, comme les piquebœufs s'alimentent en débarrassant les gros mammifères ou les reptiles de leurs parasites. Certains oiseaux aquatiques se nourrissent quelquefois en profitant des déplacements de proies occasionnés par d'autres espèces s'alimentant. De tels comportements commensaux ont été observés chez le grèbe castagneux en Europe, surtout en France vis-à-vis du cygne tuberculé et du canard chipeau[76], ainsi qu'à Madagascar vis-à-vis de l'érismature à dos blanc, du dendrocygne veuf, de l'anserelle naine et du canard à bec rouge[77]. Ils ont aussi été notés chez l'aigrette garzette, la grande aigrette et le héron cendré vis-à-vis du grand cormoran[78].
Chez le puffin de Parkinson, ce commensalisme alimentaire est semble-t-il obligatoire et s'exerce autant sur d'autres espèces d'oiseaux de mer que sur des cétacés comme les dauphins[79].
Certaines espèces d'oiseaux granivores ou frugivores facilitent la dissémination des graines d'espèces végétales, comme le gui par la grive draine, et d'autres comme les oiseaux-mouches sont les seules à pouvoir polliniser certaines fleurs[80].
Bon nombre d'espèces, par leurs cris d'alarme, préviennent les proies potentielles de leur espèce et d'autres de l'approche d'un prédateur.
Les oiseaux forment un des groupes les plus homogènes du vivant, leur architecture est en effet conditionnée par de rigoureuses adaptations au vol. On en répertorie, suivant les auteurs près de 10 000 espèces (de 9 800[81] à 10 050 espèces[82]). Leur répartition est mondiale et dépend des saisons car de nombreuses espèces sont migratrices. La diversité la plus élevée se trouve dans les régions tropicales, en domaine continental, la moins élevée se situe au niveau des régions polaires.
Bon nombre d'espèces sont grégaires, les populations sont par conséquent concentrées sur certains sites, essentiellement sous les latitudes élevées. Ceci peut être dû à une spéciation ou à une extinction plus élevée dans ces régions[83].
Certains oiseaux comme les Pétrels des neiges sont capables de s'aventurer jusqu'à 400 km en Antarctique[84], plus loin qu'aucun autre vertébré. Certains manchots peuvent plonger à plus de 500 mètres[85]. Plusieurs espèces d'oiseaux marins se sont si bien adaptées aux milieux marins qu'elles ne regagnent la terre que pour la nidification[86].
Il semble qu'on puisse répartir les familles d'oiseaux en six groupes selon leurs origines géographiques[87] : la zone pantropicale, la zone panboréale ou holarctique, la zone pan-américaine devenue la zone néotropicale, la zone paléarctique, la zone néarctique, et le dernier étant un groupe constitué à partir des oiseaux particulièrement mobiles. La dérive des continents a joué un rôle évident dans l'endémisme de certaines familles, par exemple les oiseaux-mouches ne sont présents qu'en Amérique alors que les emeus ne sont présent qu'en Australie. La zone australasienne est , comme pour la classe des mammifères, l'écozone qui possède le plus fort taux d'endémisme avec 16 familles sur 64 et par exemple 308 passereaux sur 385[88].
écozone | Néarctique | Paléarctique | Afrotropical | Néotropique | Australasien | Océanien | Indomalais | Antarctique |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
familles[89] | 750 | 1025 | 1550 | 3700 | 900 | 960 | ||
espèces[89] | 69 | 65 | 30 | 64 | 66 | |||
Statut migratoire | Nombreux migrateurs | Migratoire pour la majorité | résidents | Migrateur à 40% env. [90] | résidents | |||
Liste d'espèces par pays ou région |
Voir aussi : La liste par pays
Évolution des répartitions
La principale cause naturelle d'expansion de l'aire de répartition d'un oiseau est la recherche de nourriture. Elle peut se faire soit au hasard d'une migration erronée, soit d'une façon lente par adaptation.
L'extension des aires de répartition pour certaines espèces au détriment d'autres croît fortement depuis quelques années et elles sont certainement toutes dues à l'action de l'homme sur l'environnement, comme par exemple le réchauffement climatique, ou la perturbation des habitats d'origine. Ces changements d'aire ont toujours existé et provoquent à long terme des spéciations, et donc ils sont un processus normal de l'évolution.
Cependant par l'accélération de ce phénomène, les changements d'aire témoignent d'un changement global de l'environnement. Outre le réchauffement, l'urbanisation et la déforestation sont aussi en cause. En Amérique du Nord, on a observé que Scardafella inca est progressivement remplacée par la tourterelle triste, plus adaptée à la présence de l'homme[91]. Certaines espèces sont devenues invasives après introduction directe par les humains comme par exemple les pigeons bisets, les étourneaux sansonnets ou les martins tristes en Australie. Ces espèces ont été introduites pour lutter contre les criquets. Le faisan de Colchide a été introduit dans de nombreux lieux pour la chasse[92]. D'autres comme la conure veuve, oiseau domestique, se sont simplement échappés. On en retrouve des colonies installées en Amérique du Nord[93], en Espagne ou en Belgique. Quelques espèces sauvages se sont étendues au-delà de leurs aires naturelles suite à l'extension de certaines pratiques agricoles comme le héron garde-bœufs[94], Milvago chimachima[95], le Cacatoès rosalbin[96].
Enfin les espèces domestiquées se sont répandues dans le cadre des élevages humains comme le coq doré devenu coq domestique. Il est à noter que le moineau domestique qui n'est domestique que étant donné qu'il a suivi l'homme partout, vit des activités humaines.
Ces espèces colonisatrices, par leurs stratégies reproductives ou alimentaires, concurrencent et finissent par supplanter les espèces autochtones entraînant à l'échelle humaine, une baisse de la diversité génétique. Globalement, les populations d'oiseaux sont en déclins.
Histoire évolutive
Modèle d'un Théropode, Compsognathus |
Modèle d'un Archæopteryx |
Modèle d'un Confuciusornis |
modèle d'un Enianthornithe, Iberomesornis |
L'étude de l'histoire évolutive des oiseaux est rendue complexe du fait que les fossiles d'oiseaux en bon état sont complexes à trouver. Cependant les plus anciens fossiles reconnus comme appartenant à cette classe remontent au Jurassique supérieur, il y a plus de 150 Ma. Les oiseaux sont tous des dinosaures. Ils sont issus du groupe des théropode[97] (dans lequel on trouve les velociraptores par exemple).
Cette classe a connu une première spéciation essentiellement en deux grandes branches qui allaient survivre à l'extinction du Trias-Jurassique, les Enantiornithomorpha et les Ornithuræ .
Les Ornithuræ et surtout les Neornithes vont connaître une importante radiation évolutive. De nombreuses espèces vont disparaître à l'extinction du Crétacé, y compris la totalité des Enantiornithomorpha. En fait seule la branche issue des Neornithes, les super-ordres des Paleognathæ et des Neognathes, dont par exemple les ansériformes, galliformes et Neoaves , vont survivre[97].
Les oiseaux vont continuer à évoluer ainsi qu'à se différencier tout au long du cénozoïque (depuis 65 Ma). Ainsi les Craciformes sont issus de la branche des Galliformes ou les Passeriformes sont issus des Neoaves. On considère actuellement 27 ordres différents.
Caractéristiques anatomiques | Théropodes ("non avaire") 220 à 65 Ma |
Archæopteryx 156 à 150 Ma |
Confuciusornis 125 et 110 Ma |
oiseaux plus développés Ornithothoraces à partir du Jurassique moyen |
---|---|---|---|---|
Fusion des deux fenêtres temporales avec l'orbite | - | + | - | + |
Disparition des dents | - nombreuses |
- | + | Énormément pour les Oiseaux du Crétacé |
La queue à Pygostyle raccourcie, vertèbres de queue fusionnées |
en petit nombre | - | + | + |
Clavicules fusionnées (furcula) | | - Accollées (forme de boomerang) | |
+ Forme de boomerang |
+ Forme de boomerang |
+ Forme en V, à angle aigu |
longueur du Coracoïdes long, en forme de ruban |
- | - | + | + |
Sternum avec bréchet |
- | - | - Sternum plat avec quille trés réduite |
+ Uniquement les Neognathæ, disparition secondaire chez les paléognathes |
Côtes liées au sternum | avec une | - | + | + |
Disparition des Côtes abdominales (Gastralia) |
- | - | - | + |
côtes avec Processus unciné |
avec une côte supplémentaire ou présent chez les Maniraptora | - | + | + Plusieurs |
- | - | + | - | |
os de métacarpe des patte avant I, III à Carpe-métacarpe fusionné |
- | - | + (fusion après la base) |
+ |
os médian du pied II-IV fusionné (Tarso-métatarse) |
un | + | + | + |
os médian du pied IV present | + | + | + | - |
Plumes de vol actif, asymétriques | quelques uns | + | + | + |
Alula | peu abondantes | - | - | + |
Les oiseaux élevés pour la consommation sont nommés
Les volailles élevées suivant les caractéristiques de leur race sont dites de chair ou pondeuses. Certains éleveurs se sont spécialisés dans la production de poussins, d'autre en engraissement ou dans la production d'œufs. De ce type d'élevage résultent plusieurs controverses qui concernent par exemple le bien-être animal, la production de lisier polluant en trop grande quantité, la menace sur la diversité biologique des volailles par la réduction des races, l'introduction de résistance aux antibiotiques par une utilisation non raisonnée de ceux-ci, une sécurité alimentaire hasardeuse du fait à la fois de la mauvaise nutrition des oiseaux et de la multiplication des zoonoses, de la diffusion de zoonose par le transport.
À la stricte production des volailles sont associées une industrie spécialisée dans l'abattage, une industrie de transformation en aliment consommable, une industrie de transformation des produits dérivés et de conditionnement, une industrie de fabrication des aliments pour les volailles, une industrie du transport, ce qui fait de ce secteur agricole un enjeu industriel majeur. L'enjeu éclipse les problèmes posés.
Certaines espèces sauvages sont actuellement domestiquées et élevées pour leur viande, leurs œufs et leurs plumes comme les autruches ou les cailles.
Chasse et pêche
La chasse aux oiseaux, oiseaux qualifiés dans ce contexte de gibier, a été historiquement un enjeu alimentaire important[99] ce qui a même mené des dizaines d'espèces à l'extinction ou au bord de l'extinction[100].
Aujourd'hui, la chasse aux oiseaux n'est plus une obligation alimentaire dans les pays développés, mais elle est reconnue soit comme une distraction soit comme un sport.
Certaines chasses respectant les traditions utilisent un oiseau pour la capture du gibier, comme la fauconnerie. En Asie du sud-est , des cormorans étaient jadis utilisés pour la pêche[101]. En occident, les chasseurs préfèrent utiliser des chiens pour débusquer les oiseaux et ensuite les tirer au fusil. La pratique de la chasse au collet ainsi qu'à la glue a aussi été utilisée mais est actuellement interdite. En France, la chasse de certaines espèces sont particulièrement controversées comme la chasse à la palombe. Les pratiques de chasse aux oiseaux sont dans notre pays fréquemment en contradiction avec les lois européennes.
La faune aviaire devenant rare du fait des pratiques de chasses ou agricoles, certaines associations de chasse organisent des élevages d'oiseaux à l'origine sauvages comme des faisans ou des cailles pour être relâchés pour que les membres de ces associations aient des cibles au cours de la période de chasse. Ces oiseaux sont fréquemment des hybrides stériles. Les observateurs remarquent qu'ils n'ont pas le comportement d'oiseaux nés en liberté.
Rôles dans les sociétés humaines
D'autres oiseaux d'élevages peuvent aussi être utilisés à d'autres fins qu'alimentaires. Diverses races domestiquées à partir du Pigeon biset sont utilisées comme messagers ou comme aliments. Ils ont joué, comme messagers un rôle important durant la Deuxième Guerre mondiale. Un de ces pigeons, Cher Ami, a même été décoré de la Croix de Guerre américaine[102]. Actuellement ces pratiques ont changé. La colombophilie est devenue une activité ludique.
Les coqs de combat sont sources de paris ; dans certains pays, on organise des courses d'autruches.
Plusieurs espèces d'oiseaux sont capturées et enfermées pour distraire l'homme, soit par leurs chants, soit pour leurs plumes. L'élevage d'oiseaux comme animaux de compagnie s'est généralisé.
La fauconnerie s'est transformée presque partout avec d'autres objectifs que la chasse, par exemple des rapaces sont des centres d'attraction conçus pour faire venir les touristes dans certains parcs à thèmes comme le château des Milandes[103], le château de Valkenburg [104], le château de Bouillon[105], etc.
L'enthousiasme pour les oiseaux a créé un tourisme spécialisé qui consiste en voyages d'observations. Des aménagements ont été réalisés sur certains sites pour favoriser ces observations. Pour les particuliers, un secteur devenu financièrement important s'est spécialisé dans la nourriture des oiseaux sauvages ou la construction de nichoirs. Une étude a estimé qu'au Royaume-Uni, 75% des ménages nourrissaient les oiseaux[106].
Les plumes d'oiseaux sont utilisés pour la confection de vêtements, de duvets et oreillers, etc. Les eiders ou les oies sont connus pour leur duvet par exemple. Ces pratiques ont tendance à diminuer en ce qui concerne l'utilisation décorative des plumes.
Le guano, issu des excréments des oiseaux de mer, est utilisé comme engrais et est particulièrement recherché, son exploitation a été source de revenus énormes pour le Pérou au XIXe siècle.
D'autre part, plusieurs types de commensalisme entre oiseaux et humains sont connus : par exemple, les Indicatoridæ sont une famille d'oiseaux qui sont utiles aux humains pour savoir où trouver des ruches sauvages.
Utilisations commerciales de leur image
Dans la publicité, comme symboles d'entreprise ou comme mascottes, hormis les oiseaux de fiction célèbres, les images d'oiseaux sont particulièrement utilisées d'une manière plus ou moins stylisée (cf. Oiseau postal). Aux États-Unis, l'image des rapaces prédateurs, par conséquent sans les vautours, est beaucoup utilisée comme par exemple pour les Seahawks de Seattle. La chouette, symbole d'Athéna déesse de la sagesse dans la Grèce antique, est utilisée par diverses banques et compagnies d'assurances et est un symbole utilisé par l'état grec.
Les oiseaux sont aussi particulièrement représentés sur les timbres.
Les oiseaux dans la culture humaine
Les oiseaux ou leurs œufs, de par leur répartition, sont connus de l'ensemble des cultures humaines et ceci a directement influencé leurs coutumes, leurs religions par le symbolisme qui leur est associé, et leur vie de multiple manière.
La symbolique de l'oiseau
On leur a par conséquent attribué, comme à l'ensemble des animaux familiers à l'homme, des caractéristiques plus ou moins anthropomorphiques suivant les espèces mais également en général. L'oiseau ou ses caractéristiques associées (comme l'œuf, les plumes, les ailes ou les serres) peuvent être reconnus comme symbole. Le vol de l'oiseau est naturellement porteur d'un symbole de liberté comme l'exprime le mythe grec d'Icare. Par exemple l'aigle est un symbole de majesté c'est pourquoi on le retrouve sur les armoiries de divers empires. La paix est symbolisée par la colombe de la paix.
La plupart des oiseaux sont reconnus comme symboles positifs, mais il existe cependant des exceptions suivant les cultures. Les vautours ont une réputation négative pour énormément de peuples, cependant les parsis et les zorostriens avant eux, donnent à ces oiseaux un rôle singulier. Ils offrent le cadavre de leurs morts aux vautours, l'inhumation ou la crémation étant une offense à la terre et au feu. Au Moyen Âge en occident toujours, les rapaces, en particulier ceux nocturnes comme les Strigiformes (chouettes, hiboux) quoique particulièrement bénéfiques aux paysans car mangeant des espèces ravageuses comme les petits rongeurs, étaient jugés comme maléfiques ou nuisibles. Une coutume consistait à clouer sur les portes ces oiseaux pour chasser les mauvais esprits et l'ensemble des autres Strigiformes. Plusieurs espèces de rapaces d'ailleurs ont été pourchassées. Ces animaux sont actuellement protégés et leur image actuelle de majesté est la plus forte, quoique les vautours avec leur aspect ingrat, soient toujours mal acceptés[107].
En Afrique, certains chants et cris sont interprétés et traduits par certains peuples qui en tirent une signification spécifique, qu'elle soit néfaste ou positive. Les oiseaux produisant ces cris sont alors reconnus comme bénéfiques ou maléfiques[108].
Les oiseaux dans la langue française
En français, par exemple, chanter comme un oiseau veut dire chanter gaiement. Avoir un appétit d'oiseau veut dire manger particulièrement peu. Une cervelle ou tête d'oiseau est un esprit léger, insouciant, étourdi, et un individu qui vit comme un oiseau, le fait sans souci du lendemain. Être libre comme un oiseau veut dire n'avoir aucune entrave. Se faire donner des noms d'oiseaux veut dire se faire copieusement injurier. Dans le langage populaire, un oiseau sert à désigner un individu, avec un sens plutôt négatif. Un oiseau de passage sert à désigner un individu dont on n'entendra plus parler une fois parti, un oiseau de mauvais augure est un porteur de mauvaises nouvelles. Un oiseau de nuit est un noctambule. Un oiseau rare est une personne qu'on cherche à contacter mais qui se rend peu disponible.
Bon nombre d'expressions sont liées à des espèces précises suivant les symboles spécifiques liés aux espèces reconnues : faire le paon pour faire le beau, être un pigeon pour être un naïf, une oie pour une jeune femme naïve, être une mère poule pour une mère particulièrement attentionnée. Les termes vautour, corbeau, rapace et mais aussi ceux partagés par d'autres charognards ne sont pas des qualificatifs plaisants.
L'utilisation du mot oiseaux et du nom des oiseaux pour d'autres usages qu'une appellation simple est particulièrement fréquente. De nombreuses œuvres artistiques, dans leur titre, font référence au terme «oiseau» comme L'Oiseau de feu, L'Oiseau et l'enfant, L'Oiseau au plumage de cristal, Les oiseaux, L'Oiseau bleu, Le Roi et l'Oiseau, L'Oiseau d'argile, L'Oiseau d'Amérique, L'Expérience avec l'oiseau dans la pompe à air sans qu'il n'y ait obligatoirement un rapport direct avec les oiseaux. D'autres œuvres font naturellement référence à des espèces spécifiques comme par exemple dans L'Affaire Pélican ou d'une manière particulièrement indirecte dans Le Faucon maltais ou dans Bécassine, la bécassine étant un oiseau connu stupide. Il peut aussi n'y avoir aucun rapport avec les oiseaux, comme le film Les Oies sauvages. Plusieurs plantes comportent aussi ce terme, par exemple la Néottie nid d'oiseau, Oiseau de paradis. On retrouve aussi ce terme dans des lieux comme la commune de Champ-d'Oiseau ou pour des objets manufacturés divers qui vont de l'Oiseau buveur à l'Oiseau de Feu.
Les oiseaux de fiction
Les oiseaux mythiques
Parmi les oiseaux mythiques, on peut citer le Rokh des «Les Mille et Une Nuits» qui est un rapace géant capable de capturer des bateaux[109].
Le Pouākai, selon les légendes māori, était capable de capturer un humain. Cet oiseau mythique étant certainement la sublimation de l'aigle géant de Haast, disparu avec l'extermination des moas par ces mêmes Māori[110].
Le Sphinx grec, la harpie, Pégase, les sirènes, les chimères sont des créatures hybrides possédant des traits d'oiseaux et sont plutôt hostiles à l'homme.
Le Phénix, symbole de la renaissance est une créature mythique qui a volontiers été utilisée par les chrétiens qui y voient un symbole de la renaissance de Jésus Christ.
Garuda est un oiseau géant de la mythologie indienne, incarnation de Vishnu.
Le Simurgh, oiseau de la mythologie perse, est aussi présent dans l'Avesta ou le Shahnameh.
Contes et légendes
Il existe de particulièrement nombreux contes et légendes mettant en scène des oiseaux.
En occident, dans certaines régions, pour cacher l'existence de la sexualité aux enfants, on raconte que les bébés sont apportés aux parents par les cigognes, faisant de cet animal un symbole positif. Cette légende a certainement sauvé de l'extinction les populations de ces espèces dans l'est de la France.
La Poule aux œufs d'or est à la fois un mythe sur la chance une allégorie sur l'importance économique de la volaille.
Les fables de Jean de La Fontaine par exemple, mettent en scène des personnages zoomorphes.
Les animations
En occident, il existe des centaines de dessins animés ou bandes dessinées comportant des oiseaux comme personnages principaux et secondaires. Ce sont des caricatures auxquelles on attribue un caractère qu'on prête à ces oiseaux, ainsi, par exemple, la poule est mère poule ou frivole idiote, le coq est hardi et arrogant comme dans les animés de Charlie le coq produit par Looney Tunes, même si la graphie de certains long métrages, comme Birds in the Spring sont plus réalistes. Orville l'albatros de Bernard et Bianca, n'a pas simplement une démarche comique, il l'est . Les petits oiseaux sont gentils ou malins comme le canari Titi de Looney Tunes. Fréquemment, les canards sont colériques, bruyants et roublards comme Donald Duck de Disney et Daffy Duck de Looney Tunes. Les rapaces sont généralement des méchants, comme Beaky Buzzard, Henery Hawk ou plus récemment le faucon de Stuart Little 2 et s'affrontent à de gentilles souris ou autres oiseaux tel que Woody Woodpecker. Face aux héros de ces œuvres manichéennes, les méchants finissent toujours bredouilles. Parmi ces oiseaux célèbres, on peut citer aussi Woodstock, le meilleur ami de Snoopy, Chilly Willy le manchot, Yankee Doodle le pigeon de Hanna-Barbera, et Bip bip, le Grand géocoucou de Bip Bip et Coyote.
Dans les dessins animés plus provocateurs, ces stéréotypes sont moins vrais comme dans Cléo et Chico, les personnages étant des anti-héros. A travers ces dessins animés, certains types de relations humains-oiseaux peuvent être évoqués comme par exemple l'élevage en batterie dans Chicken run et être ainsi dénoncées.
Le cinéma
Le cinéma est riche de situations où les oiseaux sont montrés, évoqués, ou même au centre de l'action. Une œuvre a spécifiquement marqué les esprits du XXe siècle est celle d'Alfred Hitchcock, Les Oiseaux, tirée de la nouvelle éponyme de Daphne du Maurier qui présente les oiseaux comme une menace, sous forme de nuées dangereuses. Birdy est une œuvre où un homme se prend pour un oiseau. Plusieurs films documentaires, sortis au cinéma, ont été réalisés, comme la Marche de l'Empereur de Luc Jacquet ou Le Peuple Migrateur de Jacques Perrin.
Les oiseaux dans l'art
Les oiseaux apparaissent dans la culture et l'art pariétal depuis la préhistoire où ils sont représentés sur des peintures rupestres[111], [112], comme par exemple dans la scène du puits de la Grotte de Lascaux. Homère s'est servi des oiseaux dans son œuvre et surtout du Rossignol dans l'Odyssée. Du fait de l'élégance et de la complexité de son chant, de nombreux poètes l'ont imité[113].
Dans l'art médiéval aussi, le poète Sufi Iranien Farid ud-Din Attar, a rédigé l'histoire d'une bande de 30 oiseaux pèlerins partant sous la conduite de la huppe à la recherche d'un Simurgh dans son ouvrage (Perse ???? ????? [MmanTiq aT-Tuyûr], «La Conférence des Oiseaux») en 1177. À la fin de leur quête, ils découvrent leur moi profond (jeu de mots sur Simurgh = 30 oiseaux).
Les oiseaux n'ont pas cessé d'inspirer les artistes par leurs formes, leurs couleurs et les symbolismes auxquels ils sont associés comme le Trône du paon. Certains artistes se sont spécialisés avec succès sur les oiseaux comme John James Audubon qui allait donner son nom à la National Audubon Society[114]. La relation entre les albatros et les marins, thème central de La Complainte du vieux marin de Samuel Taylor Coleridge, est un exemple d'allégorie poétique.
Les oiseaux ont inspiré de nombreux poèmes, comme «l'albatros» de Charles Baudelaire dans «Les fleurs du mal»[115], ou «la mort de l'aigle» de José-Maria de Heredia dans le recueil «Les trophées»[116].
Religion
Si plusieurs religions ont directement utilisé certains oiseaux comme symbole religieux, la majorité ont utilisé l'œuf, les plumes ou les ailes. Certaines religions considèrent certains oiseaux comme porteurs d'une essence divine car symbole de leur (s) dieu (x). A titre d'exemple, à l'instar de plusieurs autres types d'animaux, la religion égyptienne antique élevait avec un grand faste et respect les spécimens de faucon, d'Ibis, de Huppe fasciée dans leur temple.
Certaines populations dravidiennes considèrent les paons bleus comme divins, manifestation de la Terre mère [117].
D'autres peuples, plus simplement, représentent leur (s) dieu (x) sous la forme d'oiseau, comme les yézédis qui représentent Melek Ta'us sous la forme un paon, comme les chrétiens utilisent la colombe comme manifestation d'une des essences de leur Sainte Trinité, le Saint-Esprit. La Bible se sert aussi de la colombe avec plusieurs significations associées, effroi, passivité, deuil et beauté. La couleur de la «blanche colombe» en fait un symbole de pureté qui était particulièrement commune au Moyen-Orient durant l'antiquité[118].
Les interprétations humaines de ces messages ne sont pas uniformes puisque, la Huppe fasciée est sacrée en Égypte antique, elle est symbole de vertu en Perse et elle est signe de guerre dans les pays scandinaves[119].
Certains cultes ou mythologies ont attribué des pouvoirs à certains oiseaux, sans en faire des dieux, comme le rôle de messager des dieux attribué à Hugin et Pourvun, deux grands corbeaux dans les mythologies nordiques[120].
Ils peuvent aussi être simplement instrument sans conscience d'un dieu. La Bible, qui reprend le récit de l'Épopée de Gilgamesh, raconte que Noé lache une colombe puis un corbeau pour trouver une terre après le déluge[121]. Dans le Livre des Rois, des corbeaux sont envoyés par Dieu pour nourrir Élie[122]. Dans le Coran, un corbeau envoyé par Allah apprend à Caïn comment enterrer son frère[123].
Ils peuvent faire office de messagers des dieux pour les prêtres comme dans la mythologie Rapa Nui où Tangata manu, l'Homme-oiseau, le roi de l'Île de Pâques était désigné par une course à la découverte d'un œuf. Ceci était probablement le cas pour l'ensemble des cultures méditerranéennes antiques. Philon d'Alexandrie, un philosophe juif hellénisé, reconnaît ce rôle de messager aux oiseaux[124]. Dans la religion romaine par exemple, le vol des oiseaux ou leurs entrailles étaient interprétés par les haruspices et augures pour déterminer la volonté des dieux.
Également, pour certains cultes, les oiseaux peuvent être offerts en sacrifice. Le Lévitique précise que la colombe et les pigeons sont les seuls oiseaux offrables en sacrifice, le riche, lui, pouvant sacrifier du bétail.
Si les oiseaux adultes sont utilisés comme symbole religieux, il en est de même pour les œufs, symboles par excellence de la renaissance et de la pureté des formes, mais également pour certains de leurs comportements. La migration des oiseaux est reconnue comme signe d'une perfection divine dans le Coran[125].
Les oiseaux sont perçus plutôt comme des symboles bénéfiques, une illustration envisageable par conséquent est qu'en iconographie occidentale les ailes des anges, créatures bénéfiques, sont représentées sous forme d'ailes d'oiseaux, animaux diurnes, tandis que celles des démons, créatures maléfiques sont représentées avec des ailes de chiroptères, animaux nocturnes.
Étude des oiseaux
La discipline qui étudie les oiseaux s'appelle l'ornithologie.
Vous pouvez consulter ici une liste d'ornithologues.
Les différentes sciences étudiées sur les oiseaux
L'étude des oiseaux est une science pratiquée par une large majorité d'amateurs et non par les seuls ornithologues. Leur observation et la collecte d'informations relèvent fréquemment de techniques simples nécessitant peu de matériel. Les scientifiques «officiels» (peu nombreux dans la majorité des pays) s'appuient sur des réseaux d'observateurs amateurs, quelquefois particulièrement étoffés (2 millions de Britanniques adhèrent à la Royal Society for the Protection of Birds).
On peut distinguer habituellement plusieurs branches à l'ornithologie par exemple l'Oologie pour l'étude des œufs, la Palaéo-oologie pour l'étude des œufs fossiles. L'Ethno-ornithologie étudie, elle , les rapports entre les hommes et les oiseaux.
L'ornithologie scientifiques s'appuie actuellement sur la systématique, la l'éthologie et la psychologie comparative, la biologie moléculaire, la génétique, la dynamique des populations, mais également la paléontologie (pour comprendre la phylogénétique des oiseaux). Les pinsons de Darwin sont par exemple à l'origine de notre compréhension du phénomène de spéciation et des mécanismes de l'évolution des espèces.
Elle a surtout montré que de nombreuses espèces étaient menacées (en particulier par la destruction de leur habitat et la généralisation de l'utilisation des pesticides, dont avicides) et que les oiseaux localisés au sommet des chaînes alimentaires sont des indicateurs particulièrement sensibles de pollution et de l'état des écodispositif. Les oiseaux communs ne sont pas épargnés (À titre d'exemple, selon le programme STOC, de 1989 à 2007, leurs populations ont globalement décliné de 18% en France. )
Les oiseaux de laboratoire
La classe des oiseaux est une des classes les plus étudiées en laboratoire. De nombreuses espèces y sont étudiées du fait de la facilité des conditions d'élevage. Certaines espèces sont plus étudiées pour leurs vocalisations comme les diamants mandarins (espèce ayant aussi fait l'objet d'études génétiques approfondies[126]), d'autres pour leur intelligence comme celle du genre Corvus. Les poulets et les pigeons sont aussi populaires pour la biologie et la psychologie comparative.
Classification et nomenclature
Utilisation et étymologie du terme oiseau
Oiseau dérive du bas latin aucellus, qui est une forme syncopée de avicellus, diminutif de avis[127]. Par oiseau, on entend généralement la totalité des espèces existantes possédant des plumes, mais également bon nombre d'espèces disparues ancêtres ou apparentées aux espèces actuelles, qui sont regroupées dans la sous-classe des Neornithes.
Le petit de l'oiseau porte le nom d'oisillon ou de poussin. Le jeune oiseau est qualifié de juvénile ou d'immature.
Plusieurs espèces d'oiseaux comportent le terme oiseau dans un de leur nom vernaculaire comme l'oiseau-palmiste, les oiseaux-lyres ou ménures, oiseaux-mouches, oiseau du paradis, oiseaux-éléphants ou æpyornis, oiseaux des îles ou paradisier, l'oiseau royal décrit par Buffon[128]..., mais certaines espèces le sont plus génériquement comme l'appellation «oiseaux des tempêtes» qui désignent les Hydrobatidæ[127].
Au contraire de la majorité des autres animaux, chacune des espèces d'oiseaux dispose d'un nom français normalisé unique délivré par la CINFO.
On regroupe aussi les oiseaux selon leur habitat, comme les oiseaux marins ou de la géographie, ou des biomes (oiseaux tropicaux), s'ils migrent ou s'ils sont sédentaires. Ainsi on parle d'oiseaux aquatiques, marins, terrestres ; oiseaux migrateurs, de passage, voyageurs, nicheurs ; oiseaux coureurs, grimpeurs, plongeurs, sauteurs ; oiseaux de proie ; oiseaux diurnes, nocturnes.
voir aussi : Liste alphabétique de noms vernaculaires d'oiseaux
histoire de la classification scientifique des oiseaux
L'Histoire de la nature des oyseaux, avec leurs descriptions et naïfs portraicts retirez du naturel publiée en 1555 par Pierre Belon forme un premier effort de classification depuis Aristote dont il s'inspire beaucoup. Il décrit l'ensemble des oiseaux qu'il connaît et les regroupe suivant leur comportement et leur anatomie : les oiseaux de proie, les oiseaux d'eaux, les omnivores, les petits oiseaux (subdivisés à leur tour en insectivores et en granivores). De nouveaux termes, forgés sur des racines latines, vont être créés et passés dans le langage populaire comme palmipède.
La première classification scientifique est publiée en 1676 par Francis Willughby et John Ray sous le nom de Ornithologiæ[129].
Progressivement, en particulier grâce aux travaux de Carl von Linné parus en 1758[130], cette classification va se peaufiner grâce (surtout) aux travaux sur l'anatomie comparée et l'embryologie.
La classification la plus couramment admise est ensuite celle de Sharpe dans le Catalogue of the Birds in the British Museum, qui proposait les ordres des palmipèdes, échassiers, gallinacés, colombins ou pigeons, grimpeurs, passereaux, rapaces, coureurs. Par la suite, ces termes ne vont plus être reconnus comme porteurs d'un sens scientifique comme échassier ou palmipède et sont actuellement jugés comme obsolète d'un point de vue taxonomique.
Une des systématiques principale de la fin du XXe siècle est celle élaborée par James Lee Peters. La classification de Howard et Moore en dérive. Dans la vision respectant les traditions de l'évolution des oiseaux modernes (Neornithes), on place à la base de l'arbre phylogénétique, après les ratites et tinamous, les groupes d'oiseaux marins tels les manchots, les grèbes, les plongeons et pélicans, etc.
Vers la fin des années 1970 et durant toute la décennie suivante, Charles Gald Sibley et Jon Edward Ahlquist mènent des études fondées sur des méthodes d'hybridation de l'ADN, ce qui modifie profondément les connaissances sur la phylogénie des oiseaux. La nouvelle classification a montré que les canards et les gallinacés étaient les parents les plus proches des ratites (qui intègrent les tinamous) formant les paléognathes. Les Galloanseræ forment une lignée ancienne chez les Néognathes. Les groupes d'oiseaux marins habituellement reconnus comme archaïques sont désormais positionnés dans l'ordre des Ciconiiformes élargi, qui comprend aussi les rapaces diurnes (Accipitridæ, Sagittariidæ (Aves) et Falconidæ) et les limicoles (Scolopacidæ, Charadriidæ, Laridæ, etc. ). Dans cette nouvelle taxinomie Sibley-Ahlquist du vivant, dite classification phylogénétique, les oiseaux font partie des archosauriens qui comprennent la plupart de fossiles nommés dinosaures. Cette systématique[131] est dans la totalité acceptée en Amérique alors que les réticences sont plus importantes en Europe.
Les recherches pour comprendre la position relative de chaque groupe d'oiseaux continue et d'autres domaines que la génétique sont explorés. Un chercheur russe a démontré que la structure de la coquille des œufs pourrait être utile dans la détermination des relations entre oiseaux[132].
Les oiseaux peuvent être porteurs, sains ou non, de maladies transmissibles à l'homme (voir le paragraphe «Maladies aviaires»). Les oiseaux peuvent entraîner aussi des allergies liées surtout aux plumes.
Lutte contre les oiseaux
Certains oiseaux sont reconnus comme nuisibles. Les causes en sont diverses et certaines particulièrement controversées. A titre d'exemple, ils consomment des petits fruits ou du maïs comme les carouges à épaulettes, les moineaux, certains étourneaux, les gros-becs, certains corneilles et corbeaux[133]. Les pigeons sont quant à eux une nuisance pour les bâtiments quoiqu'en Angleterre on les voie attaquer certaines cultures.
Les moyens mis en place pour lutter contre eux peuvent être particulièrement différents.
L'abattage par certains chasseurs de rapaces, en particulier utiles aux agriculteurs car chassant en particulier les vermines mais perçus comme une concurrence déloyale pour la chasse aux Lagomorpha, a fortement réduit certaines populations. Les vautours dans le sud de la France, accusés sans preuves formelles de tuer les moutons et vaches, ont été exterminés, avant d'y être réintroduits[134].
D'autres espèces, devenues invasives suite à l'introduction humaine car jugées originellement utiles, font l'objet de mesures visant soit la réduction de leurs populations soit l'éradication.
Pour les espèces sauvages autochtones, les agriculteurs cherchent avant tout à empêcher les oiseaux de consommer les plantes qu'ils cultivent. Les moyens mis en œuvre sont divers, il peut s'agir de répulsifs sonores, de répulsifs visibles tels les épouvantails, la chasse, la destruction des nids, le piégeage, la protection des cultures par filets ou sacs, par produits chimiques répulsifs, par culture d'espèces végétales répulsives[133].
Certains rapaces sont élevés pour effrayer les autres oiseaux autour des aéroports pour protéger les avions des collisions. Ils sont aussi réintroduits dans les villes pour lutter contre les pigeons reconnus comme des fléaux. En effet, ces derniers, en plus de transmettre certaines maladies, endommagent les bâtiments publics avec leurs déjections. Il est d'ailleurs interdit de les nourrir dans de nombreuses villes. Des épines sont posées sur ces bâtiments pour les empêcher de se poser, des systèmes analogues existent aussi sur certains panneaux solaires de manière à ce que leurs déjections ne fassent pas baisser les rendements.
Certaines nuées saisonnières, comme celle du jaseur boréal, sont reconnues comme une malédiction dans de nombreux pays de l'est européen[135]. Ils se déplacent en nuées vers l'ouest durant les hivers spécifiquement rigoureux, semblant amener le froid avec eux.
Action de l'homme dans les disparitions actuelles
L'évolution se produit à une échelle trop lente pour être clairement perçue par les humains, mais on note une diminution certaine du nombre d'espèces, mais en particulier du nombre d'individus au sein de nombreuses espèces. Ainsi 12 % des espèces étaient au début du XXIe siècle reconnues en danger par l'UICN. Les causes de disparition sont
- la disparition et/ou la fragmentation de leurs habitats[136],
- la chasse (pour certaines espèces) : L'homme, par sa prédation directe, est la cause de la disparition de plusieurs espèces d'oiseaux comme le Moa ou le Dronte,
- l'empoisonnement ou un affaiblissement immunitaire par les pesticides et d'autres polluants. Énormément d'oiseaux qui se trouvent au sommet de la pyramide alimentaire sont à ce titre victimes de la pollution en concentrant les polluants.
- Certaines espèces connaissent une augmentation plus ou moins insoupçonnée de l'hybridation ; Certaines espèces proches, voyant leur habitat se morceler, se croisent en produisant même des hybrides stériles en quantité si importante que cela peut mettre ces espèces en péril. A titre d'exemple, les nombreux oiseaux-mouches hybrides trouvés dans le nord ouest de l'Amérique du Sud peuvent représenter une menace pour la conservation de ces espèces en espèces différentes.
- Certaines espèces rares font l'objet d'un trafic (les perroquets par exemple).
- La perte de capital génétique est un des problèmes pour le long terme, qui concerne aussi et plus toujours les oiseaux domestiqués et d'élevages (poules, canards, oies surtout, suite à la production industrielle de poussins d'un jour à partir de reproducteurs choisis). Le CNRS estimait en 2005 que 50% des races domestiques sont en voie de disparition[137].
- La diffusion de zoonoses, à cause des modalités d'élevages industriels et de transport, est aussi une menace, les élevages constituant des réserves potentielles de maladie ou des foyers sensibles d'incubations infectieuses.
Protection des oiseaux
Les gouvernements, et de nombreuses associations de protection de la nature ou de sociétés ornithologiques, travaillent à la protection des oiseaux de diverses manières, comme la loi, la protection et la restauration des sites, et le l'élevage de populations captives dans la perspective de leur réintroduction. Certaines d'entre elles visent aussi à la protection des races domestiques dont la diversité diminue.
Parmi les ONG les plus représentatives œuvrant dans le domaine de la conservation des oiseaux se trouvent BirdLife Mondial et ses délégations nationales, régionales et départementales, l'UICN, etc.
Des conventions et accords internationaux réglementent certains aspects ayant trait à la protection des espèces : Convention de Washington (CITES), Convention de Berne, Convention de Bonn, Accord sur la conservation des oiseaux d'eau migrateurs d'Afrique-Eurasie (ÆWA), Migratory Bird Treaty Act, etc.
Les efforts menés par les différents partenaires ont permis en 2004, que seize espèces d'oiseaux qui auraient disparu sans mesures conservatoires, soient toujours existantes[138].
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d'une traduction de l'article de Wikipédia en anglais intitulé «Bird».
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- Guilhem Lesaffre, Nouveau Précis d'ornithologie, Vuibert, Paris, 2006, 216 p. (ISBN 2-7117-7160-1)
L'ouvrage présente de nombreuses informations sur l'anatomie, la physiologie, l'écologie, l'éthologie et la systématique. Il convient spécifiquement à ceux qui aimeraient aller plus loin dans la connaissance des oiseaux.
- Perrins C, The New Encyclopedia of Birds, Oxford University Press, Oxford, 2003, 656 p.
L'ouvrage présente les principales caractéristiques des oiseaux et un panorama complet des familles (caractéristiques principales, nombre d'espèces et de genres, principales espèces, distribution, habitat, taille, plumage, voix, nid, œufs, régime alimentaire et statut de conservation) selon la classification classique.
Oiseaux du Monde
- (en) coll. «Handbook of the Birds of the World» édition Lynx Edicions, Barcelone
- del Hoyo J., Elliott A. & Sargatal J.
- Vol. 1, Ostrich to Ducks (1992), ICBP, 696p
- Vol. 2, New World Vultures to Guineafowl (1994), BirdLife Mondial, 638p
- vol. 3, Hoatzin to Auks (1996), BirdLife Mondial, 821p
- vol. 4, Sandgrouse to Cuckoos (1997), B. I., 679p
- vol. 5, Barn-owls to Hummingbirds (1999), B. I., 759p
- vol. 6, Mousebirds to Hornbills (2001), B. I., 589p
- vol. 7, Jacamars to Woodpeckers (2002), B. I., 613p
- del Hoyo J., Elliott A. & Christie D.
- vol. 8, Broadbills to Tapaculos (2003), B. I., 845p
- vol. 9, Cotingas to Pipits and Wagtails (2004), B. I., 863p
- vol. 10, Cuckoo-shrikes to Thrushes (2005), B. I., 895p
- vol. 11, Old World Flycatchers to Old World Warblers, B. I., 798p
- vol. 12, Picathartes to Tits and Chickadees, B. I., 816p
- (en) Monrœ B. L. & Sibley C. G. (1997) A World Checklist of Birds. Yale University Press, New Haven.
- Walters M. (1998) L'Inventaire des Oiseaux du Monde. Delachaux et Niestlé, Lausanne, Paris, 381 p.
Oiseaux par aires géographiques
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Oiseaux par groupes systématiques
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- Géroudet P. (1999) Les Palmipèdes d'Europe. Delachaux et Niestlé, Lausanne, Paris, 510 p.
- Gille D. & François B. (2003) La famille des Inséparables. CDE, Sainte-Reine-de-Bretagne, 151 p.
- Madge S. & Burn H. (1996) Corbeaux et Geais. Guide des Corbeaux, Geais et Pies du monde entier. Vigot, Paris, 184 p.
- Mario D. & Conzo G. (2004) Le grand livre des perroquets. de Vecchi, Paris, 287 p.
- Ravazzi G. (1995) Guide des oiseaux exotiques. Les Diamants et autres Estrildidés. De Vecchi, Paris, 157 p.
- Taylor D. (2006) Guide des limicoles d'Europe, d'Asie et d'Amérique du Nord. Delachaux & Niestlé, Paris, 224 p.
Sélection de revues scientifiques de haut niveau inévitables
- Alauda, revue mondiale d'ornithologie, seul périodique ornithologique français à vocation mondiale survivant du début du XXe siècle ;
- Ardea, revue néerlandaise publiant en anglais et de niveau scientifique particulièrement élevé ;
- Bird Study, revue britannique ;
- The Auk, revue américaine, une des meilleures revues mondiales ;
- The Ibis, revue britannique, une des plus cotées aussi.
Sélection de revues au lectorat plus amateur
- Aves, revue wallonne ;
- British Birds, revue britannique consacrée à l'ornithologie de terrain ;
- Nos Oiseaux, revue suisse francophone ;
- Ornithos , revue française consacrée à l'ornithologie de terrain.
Voir aussi Orientation bibliographique en ornithologie et Liste de périodiques ornithologiques.
- Référence ITIS : Aves (fr) ( (en) )
- Référence NCBI : Aves (en)
- Référence uBIO : Aves (en)
- Référence Fonds documentaire ARKive : Aves (en)
- (en) Liste d'Alan P. Peterson
Liens externes
- (eu) Projet O. A. R. I. Base de donnés Européenne ornithologique diffusée en temps réel sur internet répertoriant les oiseaux trouvés, perdus ou volés.
- (fr) Glossaire de l'ornithologie du Musée de l'homme et de la nature du Manitoba (Canada)
- (fr) Annuaire ornithologique de la ligue pour la protection des oiseaux, représentant français de BirdLife Mondial
- Ornithomedia. com - Site d'informations dédié à l'ornithologie : des animations pour comprendre l'anatomie, la respiration, la reproduction, la migration et l'orientation des oiseaux. (fr)
- (en) [pdf] Document sur l'anatomie externe des oiseaux
- (fr) Site d'information sur les oiseaux
- (fr) Le site de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) , engagé dans la recherche
- (fr) Organisme de protection des oiseaux belges, engagé dans la recherche
- (fr) (en) (de) (nl) L'oiseau : terminologie
- (fr) Les oiseaux - plans de nichoirs, mangeoires - enregistrements de chants d'oiseaux - conseils oiseau blessé
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